histoire enfantine
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https://www.whisperies.com/fiche/boulotopifs
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Whisperies : Les Boulotopifs
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Résumé :À la nuit tombée, quand les enfants se glissent sous les draps. Quand les dernières lumières s’éteignent et que le silence s’installe peu à peu. Quand seul le doux souffle de la respiration des enfants emplit la maison et que les derniers rais du soleil couchant disparaissent derrière l’horizon alors d’étranges choses se produisent… Nous ne sommes peut-être pas si seuls quand les bras de Morphée nous emmènent aux pays des rêves. Mais chut, c’est un secret ! Et si tu veux connaître la suite de l’histoire, je vais te la chuchoter dans le creux de l’oreille, mais surtout ne la répète à personne ! Histoire animée, racontée par Coralie Loridon, 27 pages.
Les + de l'histoire :Une histoire pour accompagner les enfants qui ont parfois peur de se coucher le soir.
Courage, Peur, Rêve, Audio
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Les Boulotopifs
Voilà, c'est fait ! Les Boulotopifs sont publiés sur le site Whisperies depuis cet après-midi. Un grand merci à Benjamin Malet pour ses super dessins ! , à Coralie Lrdn pour sa voix et à toute l'équipe de Whisperies !
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Blaise, un ours balèze.
Kiki un oiseau très petit, presque riquiqui, se baladait tranquillement lorsqu'il rencontra un gros ours, Blaise, vraiment balèze.
Ebahi, Kiki, le petit troglodyte, lui dit naïvement :
« Ton ventre est aussi large qu'un aspirateur à poulets ! »
L'ours, interloqué, le regarda avec ses gros yeux globuleux et ne sut lui répondre.
Kiki sur sa lancée continua sa description :
« Ta tête d'ours mal léché est aussi grosse qu'une citerne à gaz et aussi cabossée qu'une vieille casserole qui aurait trainée sous les pattes d'un troupeau d'éléphants ! »
Blaise sentit la colère lui chatouillait les poils du museau et il souffla fort pour ne pas aplatir la petite bestiole telle une crêpe au sirop d'érable.
Kiki continua à déverser sa verve qu'il ne pensait pas acerbe :
« Tes pattes ressemblent à des palmes pour ... » Le petit oiseau n'eut pas le temps de finir sa phrase.
L'ours lui cloua le bec. Quelques aiguilles de pin trainaient ça et là et ils firent l'affaire. Ensuite l'ours mal léché lui noua les pattes avec du raphia qu'un de ses copains lémurien malgache lui avait fait cadeau.
Il s'apprêtait à le tremper dans du miel pour lui donner plus de saveur et moins de croquant quand un autre troglodyte, qui avait tout entendu, atterrit près de ses grosses pattes et lui dit :
« Et grosse barrique, tu ne vas pas gober ce petit impertinent quand tu peux te mettre sous les dents un met à la hauteur de ta splendeur ».
L'ours de nouveau interloqué, le regarda avec ses gros yeux globuleux et ne sut lui répondre.
Le petit oiseau sur sa lancée continua son explication :
« A deux pas de là, près de la rivière tumultueuse, s'est noyé un troupeau de brebis. Les plus belles et les plus grasses brebis qu'il m'a été donné de voir dans toute ma courte vie de troglodyte ».
Blaise sentit la salive lui chatouillait la langue et il avala fort pour ne pas croquer ce qu'il tenait encore en main.
Le petit oiseau continua son explication voyant que l'ours mal léché en était impressionnée :
« Ce n'est qu'à deux pas d'ici... ».
Le petit oiseau n'eut pas le temps de finir sa phrase.
L'ours avait lâché Kiki et il courrait comme un beau diable vers ses brebis dodues.
Kiki et son ami, diplomate, qui plus d'une fois lui avait sauvé la vie prirent leurs jambes... ou plutôt leurs ailes à leur cou.
Quant à Blaise, arrivé à la rivière, il ne trouva pas plus de brebis qu'il n'y avait de vérité dans ce qu'avait dit le petit troglodyte. Le gros ours s'était fait avoir...
Et la morale de cette histoire est qu'il ne faut jamais se laisser berner pas un plus petit que soit même si le mensonge est plus gros que ce qu'on voudrait obtenir.
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Les Us et les Ume
Un jour, au pays des Us, un grand chambardement se produisit. Jusqu’alors tout allait pour le mieux dans ce pays. Les Germanicus et les Helvétius cohabitaient sans souci, le Soleil se levait à l’heure ou presque, le vent agitait les branches des arbres, la pluie tombait des nuages, les prospectus des magasins jetés à la poubelle explosaient comme des pétards et les omnibus arrivaient toujours à destination avant d’être parti. Rien de bien extraordinaire.
Mais un matin, un jour sans Lune, une jeune fille, prénommée Enclume, timide comme une fraise des bois, au cœur dur et à la poigne de fer, s’aventura là où elle n’aurait pas du. Elle venait du pays des Ume où les Désaccoutume et les Porte-plume cohabitaient sans souci. Elle avait franchi la ligne imaginaire séparant les deux mondes, une espèce de frontière virtuelle vaporeuse et fantasmagorique, faite des songes et des rêves des enfants.
D’habitude le Grume et le Choléra-morbus arrêtaient les enfants trop curieux mais là, ils étaient en grève car ils en avaient assez de porter des seaux trop lourds remplis des plaintes des grincheux, des pleurs des manipulateurs, des pensées noires des boudoirs et des noirceurs des voleurs. Ils en avaient plein leur sceau et tout ça débordait, aspergeait, mouillait tant leurs pieds qu’ils devaient changer de chaussettes toutes les trente-deux secondes, montre en main. Un vrai calvaire et les chaussettes mouillées s’accumulaient, à tel point que leur fil d’étendage s’était rempli le long de toute la frontière.
Les Us avaient accusaient les Ume et les Ume avaient accusé les Us d’avoir manigancé cette provocation. On tournait en rond, rien n’avançait et même les chaussettes mouillées ne s’avaient plus où mettre leurs pieds.
Enclume, elle, eut une idée : après avoir pénétrée dans les pays des Us, elle pensa qu’elle pouvait bien semer la zizanie : elle essaya, au hasard, la cacophonie, la symphonie, la pyrotechnie, la tyrannie et l’insomnie. Mais au bout de trois jours, avec ce régime forcé, elle tomba de fatigue.
Un gars du pays des Us, un peu benêt, dénommé Terminus, était arrivé au bout de son chemin. Il était grand, au nez camus, et trop souvent confus, s’excusant pour un rien.
Il aimait regarder les nuages, les arbres et les tranches de jambon.
Il raffolait des spaghettis, du cassoulet et des dynamos de bicyclette.
Il collectionnait les timbres, les soldats de plomb et les crottes de sanglier.
Quand il vit la demoiselle, il tomba par terre, amoureux, et d’accord, pour une fois, de ne plus s’excuser de tout et de rien. Comme si une pierre lui était tombée sur le caillou, chamboulant toutes les petites pièces de sa tête pour les remettre à l’endroit.
Pour commencer, il réveilla Enclume en posant ses lèvres sur son front.
Il lui parla ensuite pendant cent huit heures, lui racontant des contes, des poèmes et des histoires à dormir assis.
Il lui montra des nuages, des arbres et des abreuvoirs pour cochons.
Il lui dessina des moutons, des chevaux et des pelles à tarte.
Il lui parla de sa maison en brique, de son potager et de ses duvets en plume d’oie.
Et quand il l’embrassa, un éclair bleu zébra le ciel, traversant la frontière, éclairant d’une lumière azurée les chaussettes de Grume et de Choléra-morbus qui chauffées séchèrent à la vitesse de la lumière. Un brouillard s’éleva, nimbant d’une étrange lumière bleue les pays des Us et des Ume. Les deux contrées furent plongées dans un silence étrange où le temps sembla figer tout : pour la première fois, et nullement la dernière, un gars des Us avait embrassé une fille des Ume.
Longtemps les Us et les Ume se souvinrent de ce jour où un Us, Terminus, embrassa une Ume.
Enclume, devenue légère comme une plume, rejoignit le pays de Terminus et s’installa dans sa maison, une petite habitation en brique flanquée d’un appentis où s’amoncelaient de vieilles bûches et où les carottes, les choux et les antennes de télévision poussaient dans le potager.