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La médiocrité

IMGP2391 copie.jpgLa médiocrité. Ce mot, ces quatre syllabes, me font l’idée du tranchant de la guillotine entamant la chair du pauvre supplicié. Ces syllabes tintent dans ma tête. Méchamment.

Médiocrité. Cette ritournelle me donne la nausée. Pareil à une drogue que vous savez pertinemment nocive mais que vous vous évertuez à distiller dans votre corps, au goutte à goutte, chaque jour, sans jamais pouvoir vous arrêter. Voilà, c’est ma drogue, ma médiocrité. Je la cultive comme un bon jardinier qui regarde ses fruits croître et s’épanouir. Plus je la regarde en face, sans sourciller, plus elle m’est familière. Mais je crois que c’est une chose terrible pour quelqu’un comme moi, la médiocrité. Car elle me ronge, doucement, pernicieusement mais certainement. Elle me ronge de l’intérieur, tel un parasite, me rabaissant, me dévalorisant, toujours un peu plus chaque jour.

Comme si on m’avait forcé à faire ça, à coucher sur le papier tous ces mots, à tourner sans relâche les pages du dictionnaire, à vouloir à tout prix finir un roman ou une nouvelle. Me donner des armes puis me les enlever en me faisant bien comprendre que ce n’est finalement pas pour moi. « Stop, fini. Fin de l’histoire, t’est trop mauvais, va voir ailleurs, mon petit gars, c’est pas pour toi. La littérature, faut la laisser à des gens dont c’est le métier ».

Finalement je suis assez intelligent pour avoir envie d’écrire, suffisamment intelligent pour me rendre compte de ma médiocrité et trop peu intelligent pour écrire des choses intéressantes : voilà tout est dit.

J’en viens même à envier ceux qui n’ont pas de dessein. Ça doit être si simple, se lever, faire un peu de bricolage, un peu de sport, se lover dans son canapé, une couverture jetée sur ses épaules et regarder la télévision en toute simplicité et ne pas se poser de questions existentielles. Profiter du moment présent et ne pas se poser de questions. Voilà cela doit être la solution et je ne sais pas si comme Einstein, si c’était à refaire, je deviendrai plombier mais sans cesse, la question me vint à l’esprit.

 

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