Voici un extrait du 1er tome des "Monarchies divines" de Paul Kearney, une fresque épique de Fantasy en 5 tomes, bien écrite : le style est très agréable. Il s'agit du "Voyage d'Hawkwood" qui a paru aux éditions du Rocher et en poche, aux éditions du "Livre de poche".
Paul Kearney est né en 1967 en Irlande du Nord, où il habite aujourd’hui, après deux parenthèses à Copenhague et aux États-Unis.
Présentation de l'éditeur
Les différents royaumes qui gouvernent le monde sont entrés en guerre. Aekir, la grande cité ramusienne, vient de tomber sous le joug du sultan Aurungzeb. À Hebrion, le roi Abeleyn IV s’inquiète de la montée des Inceptines, cet ordre religieux fanatique qui veut faire disparaître toute trace de magie sur terre. Alors que le noble Hawkwood revient à Abrusio à bord de sa caravelle, une partie de son équipage se fait arrêter. Pour survivre, il doit accepter un marché : aller à la recherche d’un continent légendaire. Il a pour équipage les magiciens et les sorciers devenus indésirables dans la cité. Malheureusement, personne n’est jamais revenu vivant de ce périple impossible… Série devenue culte, la fresque épique en cinq volumes des Monarchies divines ravira les amateurs d’une fantasy mature et sombre.
"Prologue
Année du saint 422
Navire de la mort – il cabotait sous la brise du nord-ouest, les huniers immobiles, mais les vergues brassées pour affronter un vent perdu depuis trop longtemps en haute mer. L’équipage de la yole fut le premier à l’apercevoir, la veille de la Saint-Beynac. Il donnait lourdement de la gîte, en dépit de la houle légère, et les vestiges de ses voiles vibrèrent et s’agitèrent lorsque la brise fraîchit.
C’était une journée d’un bleu parfait, un ciel et nu océan immenses qui se reflétaient même l’un sur l’autre. Quelques goélands voletaient, impatients, autour des filets remplis d’argent remorqués par l’équipage de la yole qui faisait des affaires en or, et un banc d’oyvips étincelants, anormalement nombreux, batifolait par bâbord – mauvaise augure. A l’intérieur de chaque banc, disait-on, hurlait l’âme d’un noyé. Mais le vent était clément et le banc démesuré –perceptible telle une ombre gigantesque sous la coque d’un navire, scintillant de temps à autre lorsque le flanc lumineux d’un poisson se contorsionnait ; les pêcheurs étaient présents depuis le quart du matin, remplissant leurs filets avec la récompense incertaine de la mer, la ligne obscure de la côte hebrionienne n’étant que pure conjecture, au loin, bien au-delà de leurs épaules droites.
Le capitaine de l’une des yoles se protégea les yeux, marqua une pause puis scruta attentivement l’océan, pierre bleue scintillant sur du cuir ondoyant, le menton hérissé de poils aussi pâles que ceux d’une ortie. L’ombre de l’eau, lumineuse, se gondolait dans ses orbites.
- Quelque chose en vue, marmonna-t-il.
- Qu’est-ce, pater ?
- Une caraque, fiston ; un navire de haute mer visiblement".
Paul Kearney, Les monarchies divines, 1er tome Le voyage d'Hawkwood
Carte du "monde" des Monarchies Divines :
Et enfin, les 4 autres tomes :