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  • Le pouvoir

    "C'est une chose curieuse à dire, [...], mais peut-être que les plus aptes à exercer le pouvoir sont ceux qui ne l'ont jamais recherché. Ceux qui, comme toi, reçoivent la responsabilité du commandement et endossent ce manteau parce qu'ils le doivent, puis s'aperçoivent, à leur grande surprise, qu'ils le portent très bien".

    Harry Potter et les Reliques de la Mort, J.K. Rowling 

     

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  • L'astre du jour

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    J’ai rêvé d’en prendre

    une cuillère

    Du bout des doigts, je m’approcherais de lui

    Et ce n’est pas son atmosphère

    Qui m’obligera à reculer de sa surface

    roussie.

     

    Il est gros, il est jaune et presque toujours là

    Quand il chauffe trop, on lui crie halte-là

    Quand ses voisins floconneux du-dessous le

    cachent trop longtemps

    On lui susurre : que le vent se lève et souffle

    entre-temps

     

    Il nous réchauffe, il nous aveugle, nous brûle

    parfois

    Il est fier, il est parfois en colère mais jamais

    ne nous déçois

    Rarement il s’éclipse

    Et certains parlent d’apocalypse

     

    Tous les soirs, il se couche

    Tous les matins, le revoilà et pas farouche

    Et quand il me tire de mon sommeil

    Je l’aime bien mon soleil

  • Longtemps, je me suis couché de bonne heure

    78473648.jpgToujours le même principe : à partir de la première phrase d'un roman, écrire une nouvelle.

    Marcel Proust, A la recherche du temps perdu : "Longtemps, je me suis couché de bonne heure".

     

    Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Ce n’était pas par nécessité. Non plus par hygiène de vie ou pour une quelconque mais sérieuse raison. Tous les soirs, vers les vingt heures, mon corps prenait congé et préférait se plonger dans les délices ouatés de Morphée. C’était plus un abandon, une désertion, qu’une réelle volonté de ma part d’aller me coucher.

    A vrai dire, c’était peut être bien une habitude, vestige de mon enfance que les parents imposent à leur progéniture et qui se perpétue si rien n’y fait obstacle, comme ce dû être le cas pour moi, jusqu’à un âge avancé.

     

    J’étais dans ma vingt-cinquième année et je me couchais toujours de bonne heure. Certains auraient pu en sourire, d’autres en être étonné mais pour ma part, je n’y voyais aucune espèce d’étrangeté.

    Et ce fut plus tard, à l’occasion d’un anniversaire d’un ami, ou plutôt au cours de la soirée, après les festivités, que je pris conscience en prenant pour la première fois la plume que je pouvais occuper une partie de la soirée à un travail plus intéressant et passionnant que celui d’écraser avec ma lourde tête l’oreiller en plume d’oie : ma vocation était née.

    Ce soir-là, j'avais joué avec les rimes et m'étais essayé à la contine. J’avais noirci une pauvre page en deux heures mais ma joie d’avoir pour la première fois créé quelque chose était inénarrable. J’écrivais et d’un coup, j’existais. Comme si mon stylo devenait un prolongement vital. Comment d’ailleurs avais-je pu me passer de ce qui allait devenir une drogue, pendant toutes ces années ?

    Très vite, je bifurquais vers la nouvelle et bien plus tard, elle finit par me lasser : c’était inévitable. Il me fallait plus d’espace pour que sortent les personnages qui frappaient à la porte de mon imagination. Le roman devenait une évidence, une nécessité.

    Je ne me couche plus de bonne heure. J’ai troqué mon stylo pour l’azerty d’un PC ultraportable et je ne compte plus les pages qui sont sorties de mon imprimante.

    J’écris et cela me suffit.