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La digue

medium_085-Soleil.jpgIl marchait. Un point dans la brume, vague et lointain.
Il marchait. Les dents serrées, les mains vissées dans ses poches de jean. Les embruns venaient lui fouetter le visage, lui embuer ses lunettes derrière lesquelles ses pauvres yeux n’en pouvaient plus.
C’était comme un réflexe pour se vider la tête, ne penser à rien, chasser tout, comme le vent du large qui nettoie les bronches.
Il marchait. Sans but, droit devant lui. Il s’arrêterait quand la nature l’obligera. Seulement quand le sable l’empêchera d’aller plus loin.
Assurément il fera demi-tour, reprendra cette digue qu’il a tant arpenté. Cette digue de Malo-les-bains où il aime se mêler aux passants, aux cyclistes et aux enfants le dimanche matin quand le soleil est de la partie.
Pourquoi la parcourir seul, par ce temps exécrable ? Il n’y avait pas réfléchi. Il était sorti et ses jambes l’avaient entraîné ici.
Son corps savait.
Il lui fallait bien ça.
Marcher.
Se laisser bercer par la musique de l’eau et du vent.
Ce soir, il rentrera chez lui, se glissera dans les draps auprès de son épouse. Il fermera ses lourdes paupières sur cette triste journée en essuyant d’un revers de la main cette dernière larme qui glisse le long de sa joue.
Plus rien ne sera comme avant.
Sa mère était morte.

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