L’album Flaubert est le 11ème album de la Pléiade consacré à cet écrivain illustre qui en compte à présent 55. Il a fallu, chose étonnante, attendre le 11ème ouvrage pour qu’un album consacré à l’auteur de Madame Bovary, l’Education sentimentale, Salammbô, Bouvard et Pécuchet paraisse.
Cet album de la pléiade comme les autres est une iconographie commentée : une biographie agrémentée d’illustrations (photos, dessins, peintures, schémas, extraits de manuscrits…).
L’album Flaubert dont toutes les illustrations sont en noir et blanc comporte 220 pages. Les deux auteurs de l’iconographie réunie et commentée sont Jean Bruneau et Jean A. Ducourneau. Cet ouvrage plaira à tous ceux qui vénèrent le grand homme, celui qui a livré à la postérité selon la formule du quotidien l’Excelsior en 1910 et qui avait enquêté auprès d’un public lettré, le « plus beau roman de la langue française ».
Madame Bovary est un chef d’œuvre non pas par son histoire, l’histoire ordinaire d’un anti-héros, Emma Bovary, épouse désœuvrée d’un médecin de campagne, Charles, qui mène une existence banale et sans trop d’intérêt au fond de la Normandie en 1830 mais plutôt par le culte du style, un souci de perfection voire une rage que Flaubert pousse jusqu’à corriger et reprendre 6 fois un même passage.
Antoine Albalat (1856-1935) qui a écrit Le travail du style nous apprend (page 228 ; Comment on devient écrivain suivi de Le travail du style enseigné par les corrections manuscrites des grands écrivains, Editions Fantasy éditions (4 octobre 2016)) qu’il écrivait 2 pages par semaine, vingt-cinq pages en six semaines. « Il s’applaudissait d’avoir terminé en quatre semaines quinze pages et, de juillet à fin novembre, une scène. »
Flaubert écrivait en 1852 à Louise Colet, sa maîtresse : « … un style qui serait beau, que quelqu’un fera à quelque jour, dans dix ans, ou dans dix siècles, et qui sera rythmé comme le vers, précis comme le langage des sciences, et avec des ondulations, des ronflements de violoncelle, des aigrettes de feux, un style qui vous entrerait dans l’idée comme un coup de stylet, et où votre pensée enfin voguerait sur des surfaces lisses, comme lorsqu’on file dans un canot avec bon vent arrière. »
Vous pourrez vous rendre compte de l’iconographie ci-dessous en appréciant le début de l’album : pages 11 à 21. Vous trouverez ensuite quelques autres pages choisies presqu’au hasard.
Rappelons que malheureusement, comme c’est indiqué sur le site de la Pléiade,
http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Albums-de-la-Pleiade
les albums ne sont jamais mis en vente, qu’ils sont tirés à 40 000 exemplaires depuis 1958 et qu’ils sont offerts gracieusement une fois par an pour l’achat de 3 exemplaires de la Pléiade.
On peut toutefois les acheter d’occasion pour les plus récents, comptez tout de même 20 euros, et pour les plus rares, Zola, Balzac ou Victor Hugo les prix peuvent aller à plus de 200 voire 300 euros…